Application Stop Covid : les problèmes posés par l'application

L’application stop covid de « contact tracing » va très prochainement être utilisée dans toute la France. C’est ce qu’a annoncé le secrétariat d’État au numérique récemment. L’utilisation de l’application est importante puisqu’elle va permettre à des millions de personnes de prendre les mesures qu’il faut en cas de contact avec une personne contaminée. Mais elle a fait l’objet de polémique car de nombreuses incertitudes autour de l’utilisation de cette application sont dénoncées. Il s’agit notamment de la circulation de données personnelles et le sort de ces données à la fin du Covid-19.

Qu'est-ce que l'application Stop Covid ?

« Stop corvidé » est une application développée et élaborée spécifiquement au nouveau coronavirus. Le but est d’alerter l’utilisateur s’il a entré en contact avec une personne malade du covid-19 au cours de la dernière quatorzaine. En conséquence, l’utilisateur, conscient du risque et de la gravité de la situation, peut prendre les mesures adéquates pour se protéger. Il peut ainsi demander un test et sera mis en quarantaine en cas d’infection.

Pourquoi les français sont-ils réticents à cette application ?

L’objectif principal de l’utilisation de l’application est la prévention contre la propagation de la maladie surtout après le confinement. Pour que l’application fonctionne, il est nécessaire d’utiliser des données personnelles. D’après les propos de Cedric O, secrétaire d’État au numérique, l’emploi de l’application est libre et volontaire. Une personne infectée par la maladie peut partager de sa propre volonté les informations des personnes avec qui elle était en contact. Ce mécanisme évoque donc le partage et la distribution de données personnelles via l’application. C’est la crainte d’une mauvaise intention ou mauvaise utilisation de données à leur insu qui pousse les Français à être réticents. Les risques liés à l’utilisation d’informations personnelles sans connaître l’existence ou non d’une garantie de protection totale sont présents. Un projet de loi ou des mesures plus précises devraient être étudiés pour garantir plus de sécurité à l’utilisation des données personnelles.

Que vont devenir les informations de l'application après le COVID-19 ?

Le phénomène COVID-19 n’est pas près de disparaître du jour au lendemain. Toutefois, la réponse à cette question mérite d’être considérée et élucidée sans attendre la fin de l’épidémie. D’après les textes, chaque citoyen possède des droits fondamentaux sur l’utilisation de ses données personnels. Et les entreprises ou entités qui traitent et utilisent ces données ont certaines obligations comme le respect du principe de protection, l’information de la durée de conservation des données, le respect de la vie privé… Actuellement les questions autour de ces données qui vont circuler grâce à l’utilisation du Stop Covid à la fin de l’épidémie restent encore floues malgré l’existence d’un cadre légal.

Que dit la loi sur la protection des données personnelles ?

Le règlement général sur la protection des données ou RGPD est un texte européen qui régit le traitement et la circulation d’informations personnelles. Elle est applicable dans l’union européenne depuis avril 2016. En France, la protection des données personnelles est régie par la loi « informatiques et libertés » du 6 janvier 1978. Cette loi a été modifiée le 20 juin 2018 par une loi qui a été adaptée aux dispositions du RGPD. Ces nouvelles dispositions renforcent davantage la protection des données personnelles des citoyens européens.

Comment l’application fonctionne-t-elle ?

Selon les informations recueillies dans « du Monde », la technologie Bluetooth est la technologie utilisée par l’application stop covid. La technique utilisée est d’évaluer la distance entre les appareils à proximités et de les mettre en connexion. Le protocole employé par les développeurs de stop covid est baptisé «  Robert ». Robert essaie de détecter et de recenser tous les individus qu’on a croisés pendant les quatorze derniers jours. Ensuite, il compare les informations obtenues avec celles qui se trouvent dans la base de données centrales. Cette dernière enregistre et stocke toutes les personnes infectées par le virus. En cas de recherche positive, l’application alerte le propriétaire du Smartphone qu’il a été en contact avec une personne infectée. Ce mécanisme, très simple, implique la circulation d’information très fluide qui pourrait être la cible des hackers et arnaqueurs en tout genre.

Quels sont les droits des citoyens sur ses données personnelles ?

D’après la loi du 20 juin 2018, chaque individu a le droit de :

– de demander des informations sur le traitement de toutes les informations personnelles ;

- d'avoir la possibilité d’accéder à ces données sans exception ;

– de pouvoir demander la correction des informations erronées, inexactes, imprécises ;

- de demander la suppression des données en cas d’inutilisation ou d’utilisation illicite

- de faire opposition à des traitements qui n’ont pas fait l’objet d’un accord : prospection…

- de demander la limitation du traitement dans le cadre d’un évènement précis

- de demander les données dans un format utilisable et lisible

- d’exprimer et de contester les décisions fondées sur une utilisation automatisée.

- recours : une plainte ou une réclamation peut être déposée à la CNIL ou Commission Nationale Informatique et Libertés. Le recours aux actions collectives appuyées par les associations de défense des consommateurs.