
Swan et sa femme Khabija dans leur boulangerie de la Goutte d’Or, le 15 mai 2012
Ouverte depuis août 2011, la boulangerie Tembely dans le 18e arrondissement de Paris, répond aux exigences des habitants de la Goutte d’Or en matière de commerce de proximité. Fabriquer et vendre du bon pain, c’est la recette gagnante de Swan, le boulanger.
Avec son architecture très contemporaine et son design coloré, elle attire l’oeil. Au coin de la rue Myrha et de la rue Léon, dans le 18e arrondissement de Paris, la boulangerie Tembely a ouvert ses portes en août 2011. Derrière les baies vitrées : des pains bien cuits, des baguettes croustillantes, des fougasses bien garnies et des quiches appétissantes.
Le boulanger, Swan, s’est installé dans cette boutique au coeur de la Goutte d’or avec sa femme Khabija, il y a un peu moins d’un an. Après des études de design et quelques années comme employé dans l’hotellerie, ce Parisien trentenaire a décidé de se reconvertir. Son CAP boulangerie en poche, il cherche une affaire à reprendre mais tout est trop cher ou demande de gros investissements.
- La boulangerie Tembely est située au cœur de la Goutte d’Or.
Au même moment, la SEMAEST, organisme public missionné par la ville de Paris, propose un local à louer dans le 18e arrondissement pour la création d’une boulangerie. Swan connaît déjà le quartier : il a travaillé comme apprenti chez Anis Bouabsa, meilleur ouvrier de France et boulanger au 32 rue Tristan Tzara.
Une implantation réussie
Plusieurs candidats déposent des dossiers, mais Swan l’emporte. « Ce qui nous a plu dans cette candidature, raconte Afaf Gabelotaud, adjointe au maire du 18e, chargée du commerce, c’est qu’il s’agissait de nouveaux boulangers, de jeunes, qu’ils n’étaient pas portés par une enseigne industrielle. Si on n’aidait pas des jeunes à se lancer, ils ne pourraient pas le faire ailleurs. »
Swan et sa femme se lancent donc dans l’aventure Tembely - une référence aux origines dogons (région du Mali) de Khabija. Presque un an après l’ouverture, le bilan est plutôt positif. « Ca marche bien pour nous », confie Swan. Une boulangère a été embauchée et un apprenti a rejoint l’équipe récemment.
Tembely a réussi à s’imposer dans le quartier. Cela n’étonne pas Afaf Gabelotaud. Pour elle, il y avait une réelle demande pour ce type de commerce : « Les riverains en avaient ras-le-bol d’avoir des boulangeries de qualité très moyenne qui produisent les mêmes types de pain - des pains à la semoule et des baguettes blanches. »
- Le boulanger fabrique son pain sur place.
« Cette boulangerie s’est imposée d’elle même par la qualité de son pain », estime Arezki, habitant de longue date du quartier. « Même si le prix de la baguette a augmenté, précise-t-il, je continue à venir car elle reste meilleure que celles d’autres boulangeries. »
Une baguette croustillante
Claude, qui réside depuis plus de 40 ans près de l’église Saint Bernard, préfère faire un peu de marche à pied pour acheter son pain chez Tembely : « La baguette est croustillante, pas molle comme souvent », explique-t-il.
Habitante de la rue de Suez depuis deux ans, Delphine essaie de venir autant qu’elle peut acheter son pain chez Swan. Pour cette trentenaire, la boulangerie de la rue Myrha se démarque des autres institutions du quartier : « Voir le boulanger en train de travailler me rassure. »
Pour Swan, il reste « encore beaucoup de marge de progression ». Le jeune homme voudrait développer un peu plus la partie salée, proposer davantage de pâtisserie et, pourquoi pas, créer une terrasse devant le magasin. « Y’a de quoi faire », résume-t-il, l’air enjoué.
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