
De gauche à droite : un représentation de l’association Aurore, Olga Trostiansky et Daniel Vaillant.
Deux ans après l’ouverture du carré des biffins, porte Montmartre, le bilan est satisfaisant, selon Daniel Vaillant, maire du 18e arrondissement de Paris. Élus et représentant de l’association Aurore, qui gère les emplacements et est chargée de l’insertion sociale des Biffins, ont toutefois unanimement dénoncé l’absence de l’État en matière de lutte contre l’exclusion, lors d’une conférence de presse jeudi 29 septembre2011.
L’ouverture du carré des biffins porte Montmartre en octobre 2009 : une solution qui, deux ans plus tard, apparait avant tout satisfaisante pour les mairies du 18e arrondissement et de Paris. Satisfaisante, mais perfectible. C’est ce qui ressortait à l’issue de la conférence de presse qui s’est tenue jeudi 29 septembre, à la mairie du 18e.
« La lutte contre l’exclusion, c’est un problème d’État »
« L’ouverture de ce carré a apporté une réponse sociale innovante dans le 18e, mais on ne prétend pas régler le problème de l’exclusion », précise Daniel Vaillant, le maire du 18e. Depuis deux ans, des biffins dûment identifiés - 184 pour l’année 2010-2011 - peuvent vendre leurs objets de récupération. Ils se sont engagés, en signant une charte, à ne pas vendre des produits alimentaires, périmés ou issus de recels. Le suivi et l’insertion sociale est assurée par l’association Aurore. « Nous allons poursuivre l’initiative », a annoncé Daniel Vaillant. Tous en ont profité pour dénoncer, une nouvelle fois, l’absence de l’État en matière de lutte contre l’exclusion sociale. « La lutte contre l’exclusion, c’est un problème d’État », a rappelé le maire.
D’autres carrés aux biffins ailleurs dans Paris ?
Si Daniel Vaillant s’est défendu d’être « propriétaire de la solution », élus et représentants d’Aurore étaient unanimes pour évoquer la spécificité des biffins et du carré. « La réponse fonctionne car elle est adapté au terrain et à ses usagers, souligne Olga Trostiansky, adjointe au maire de Paris en charge de la lutte contre l’exclusion. Les réponses sociales classiques sont parfois inopérantes dans ces cas-là. »
L’aménagement d’autres carrés aux biffins, à Belleville notamment, a été évoqué mais ne semble pas envisagé. « Un projet de ressourcerie, en lien avec l’association Emmaüs est dans les cartons dans le 20e », a précisé Olga Trostiansky, soulignant l’importance d’apporter des réponses pas forcément calquées sur le modèle du carré aux biffins, mais bien adaptées aux besoins des populations précaires.
Lire aussi :
Un carré pour encadrer les biffins de la porte Montmartre
Portraits de biffins sur le carré de la porte Montmartre
Découvrez tous nos articles géolocalisés sur le 18eme arrondissement en un clin d'œil