
L’immeuble où s’est noué le drame est situé à l’angle des rues Ordener et Stephenson, dans le 18e arrondissement.
L’émotion restait vive, vendredi 14 octobre 2011, dans le 18e arrondissement de Paris, après le suicide une adolescente de 15 ans, qui s’est jetée par la fenêtre de sa chambre située au sixième étage d’un appartement de la rue Stephenson. Un conflit entre élèves du collège Marx Dormoy pourrait être à l’origine du drame. Une enquête est en cours.
Les enfants sortent du collège Marx Dormoy en silence. Sans un regard pour les journalistes qui patientent devant l’établissement scolaire du 18e arrondissement de Paris. Vendredi 14 octobre 2011, les élèves ont été briefés par leurs professeurs : pas question de commenter la mort de Darline, leur camarade de classe, qui s’est jetée la veille au soir par la fenêtre de sa chambre, situé au sixième étage d’un immeuble de la rue Stephenson. Une cellule de soutien psychologique a été mise en place par le rectorat.
Darline, 15 ans, qui fréquentait la classe de 3e E du collège est morte sur le coup, au bord de la chaussée. Un suicide, elle n’a pas été poussée, indiquent plusieurs sources proches de l’enquête. L’affaire est complexe. Car la jeune fille, élève a priori sans histoire, était en conflit avec un groupe d’adolescentes scolarisées dans son collège. Des chamailleries de gosses, probablement démultipliées par la puissance des réseaux sociaux. Facebook, en particulier. L’enquête, confiée à la Brigade de protection des mineurs (BPM), devrait permettre de remonter le fil d’une rivalité née voilà environ un mois.
- Le collège Marx Dormoy où était scolarisé Darline est plutôt bien noté.
Jeudi 13 octobre 2011, après la classe. Une altercation éclate derrière le Monoprix de la rue Marx Dormoy, en face du collège. Darline et plusieurs adolescentes sont impliquées. Les noms d’oiseaux volent. Des coups sont peut-être échangés. Darline parvient à s’enfuir. Direction, le domicile familial, 74 rue Stéphenson, à quelques centaines de mètres de là. Le groupe la suit et tente d’entrer à son tour dans l’appartement du sixième étage.
Les parents de Darline s’interposent. Sa mère tente de calmer tout le monde. Les adolescents partent. Darline entre dans sa chambre pour faire ses devoirs. Le père et la mère prennent l’ascenseur et descendent avec un panier de linge pour aller à la laverie. En bas de l’immeuble, un petit attroupement encadre un corps sans vie allongé sur la route. Les parents s’approchent et reconnaissent les vêtements de leur fille. Darline vient de se jeter dans le vide depuis la fenêtre de sa chambre.
Peu après, quatre jeunes filles faisant partie du groupe qui avait suivi Darline chez elle ont été entendues par la police à la BPM. Elles sont ressorties libres un peu plus tard. Encadré par des policiers, le visage dissimulé, un élève a aussi été emmené, vendredi 14 octobre vers midi, pour être auditionné par la BPM. Aucune garde à vue n’a été prononcée, indiquent plusieurs sources proches du dossier.
- Les riverains de la rue Stephenson ont rendu hommage à la jeune fille.
L’émotion est vive dans le quartier Marx Dormoy. « Le collège est calme et plutôt bien noté, affirme une riveraine dont la fille y fréquente une classe de quatrième. Bien sûr, des histoires entre adolescents, il y en a comme partout ailleurs. C’est l’âge qui veut ça. Heureusement, elles ne se terminent pas en drame, comme hier. Les réseaux sociaux, il faut que les parents y prennent garde. »
« Le collège Marx Dormoy est l’un des établissements scolaires les plus demandés du 18e arrondissement, confirme un élu local. C’est un établissement scolaire réputé pour être pacifique. Aujourd’hui, les élèves et l’ensemble des enseignants sont sous le choc. Un différent entre adolescents peut-il à lui seul expliquer un suicide ? »
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